enquête météo relationnelle

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Troisième étage, la porte s’ouvre. Je suis accueillie par « convivialité et gourmandises ». À ma gauche, un grand bar avec des corbeilles de fruits, de quoi goûter, se servir du thé du café, de l’eau. À ma droite, des murs avec des photos de chacun, des fauteuils, sur le côté des poubelles, propres et bien alignées, qui indiquent clairement le tri des déchets. Dès mon arrivée, il semblerait que je sois directement touchée au cœur : par la cuisine ! Ce lieu est « habité », tous mes sens sont en éveil, je suis prête à la rencontre avec ce directeur général qui m’a été présenté par son associé comme « l’âme de l’entreprise ».

« À l’origine, Guernica, une histoire familiale, un restaurant. Une entreprise d’insertion… Puis création, en 2007, de cette entreprise dans le secteur de l’informatique dont le modèle d’organisation s’inspire de la restauration. Aujourd’hui nous sommes quatre cents.

Selon moi, le salarié a une vraie responsabilité à dire ce qui ne va pas, c’est sa responsabilité dans son lien avec l’entreprise. Ma vie n’est faite que de rencontres. De valeurs en moi. Je donne ma parole. Fidélité, loyauté, sincérité et partage : 47 % de l’entreprise appartient aux salariés. Le mot “assez” a remplacé le mot “plus”. Avec 80 % de nos clients, il n’y a pas de contrats. Le capital est ouvert à 100 %. Les gens sont justement payés. Équilibre vie perso et vie pro. D’ailleurs cela commence à dérailler. Nous avons de beaux locaux. Ils sont fiers de travailler avec nous. Chaque nouveau salarié est choisi par les anciens.

Le problème que je rencontre aujourd’hui est que les nouveaux entrants s’enthousiasment en ajoutant : “Je vais enfin pouvoir m’occuper de mes enfants”. Plus la vie perso est importante, plus la vie pro doit être dense. Les chiffres sont la conséquence du business que l’on fait et des comportements. Bienveillance ici. “Rude bienveillance.” La confiance, c’est la clé. Il y a vingt-deux personnes au CSE. Sans confiance, cela ne peut pas marcher. Tous les jours, on a une occasion de penser que l’on n’est pas les meilleurs, mais que l’on peut revisser un boulon quelque part. De vrais experts, humbles, là pour s’entraider.

Je crois que la seule chose qui compte, ce sont nos comportements. Il y a eu des burn-out et il y en a. Être bienveillant, c’est super sympa. La “rude bienveillance”, c’est dire les choses aux gens. Être capable de parler de tous les sujets. Être capable de virer s’il le faut. Je suis le gardien des valeurs. Celle que je respecte le plus, c’est la femme de ménage et tant qu’un consultant descendra les poubelles, ça ira. Je fais le tour tous les matins, je dis bonjour. Le taux d’absentéisme est très bas. Le taux de démission est également très bas. Pendant les grèves de cet hiver, tout le monde était là et avec le sourire.

Une fois par an, on se réunit tous ensemble ; cette année, c’était à la montagne, temps très fort, “restons groupés”. Les grèves de transports de cette année ont fait de cet événement un moment “énorme”. Ils sont arrivés le jeudi pour commencer le vendredi. Le mot “émotion” a marqué ce séminaire, ils pleuraient tous à seize heures. Nous avons célébré avec une grosse fête le vendredi soir. Je demande à chacun de donner le meilleur de lui-même. Je ne sais plus rien faire. Tout le monde respecte l’autre pour ce qu’il est. Faire grandir. Dans ma vie perso ou pro, je donne le droit de me faire avoir, mais une seule fois ! Confiance. »

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