tous ensemble

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Je sens le spectacle me quitter. Ou alors je sens que je quitte le spectacle. Qui de nous deux a fait le premier pas ?

Je sens que je quitte cette scène pour en habiter une autre. Pleinement. Celle de la vie de l’entreprise m’appelle. Je ne l’ai jamais quittée, mais je sens bien qu’ensemble, nous avons besoin de cheminer encore. Nous nous sommes rencontrés grâce à elle, lorsque j’ai accompagné ses équipes à retrouver confiance et esprit de corps dans un environnement où médisance et maltraitance avaient pignon sur rue.

Cette fois-ci, il y a une histoire de harcèlement moral qui traîne dans les couloirs. Une histoire de maltraitance envers les nouveaux arrivants qui viennent bouleverser un équilibre douillet dont certains et certaines ne sont pas prêts à se défaire. Les anciens contre les nouveaux. La colère gronde. La souffrance aussi. Les visages sont fermés. C’est à moi de jouer. Un autre est passé avant moi, sans succès : ce n’est pas gagné. Je propose de les rencontrer. Chacun et chacune. Pour commencer à tisser le lien. Les écouter me raconter me parler d’eux. Les langues se délient. La parole se libère.

La météo est à l’image de ce qui m’a été raconté. Assez peu de soleil, beaucoup de nuages et parfois même de l’orage. Derrière cette météo, je perçois la peur et les insécurités de chacun dans un environnement en profonde mutation où personne ne leur a demandé leur avis ni partagé le plan de route. Avec, malgré tout, un attachement très fort à l’entreprise : la « maison », disent-ils. Déménagement à tous les étages : personne n’a pu choisir sa chambre, ni la couleur des murs, ni les possibilités de rangements… Alors, les nouveaux frères et sœurs qui débarquent comme un cheveu sur la soupe, c’est la panique : il n’est pas question de se laisser faire comme ça, c’était bien mieux avant.

Après les échanges en tête à tête, je propose de tous nous rencontrer et de faire des présentations collectives. Une année s’est écoulée et la météo est au beau fixe : un grand soleil nous éblouit. J’ai en face de moi une équipe soudée, solidaire, enthousiaste, motivée pour continuer à participer à la transformation en cours. Oui, il y a bien encore des difficultés à assumer, comme cette charge de travail qui ne cesse de s’accroître, mais le mot « union » fait figure de proue. Un mot incarné. Nous sommes réunis cette fois-ci pour célébrer. Ce que chacun, chacune, en tant que maillon de la chaîne, a réussi à insuffler.

Cette transformation n’aurait pas été possible sans la transformation du management qui a pris en compte les difficultés rencontrées et qui s’est remis en question pour trouver en chacun l’unique, le singulier. Au lieu de toujours parler. Se taire pour écouter. Prendre le temps de se rencontrer. Prendre le temps d’être ensemble au cœur de l’adversité. Donner de la place à l’être ensemble, des temps gratuits où il fait juste bon être. Des temps qui, en apparence, ne rapportent rien ; ne servent à rien, en apparence seulement. Car, en réalité, ces temps rapportent beaucoup. Tous les autres services sont désormais « jaloux » de ce qui transpire désormais de cette équipe : la joie, l’entraide, la solidarité, la confiance, le respect, l’unité, au cœur de la diversité et de l’adversité.

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