avec soi et avec l’autre

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Elle est là, assise en face de moi. Je me concentre sur mon corps et mes sensations. Tout en l’écoutant me parler de son quotidien de membre du comité de direction, entant que manager de managers. Vite, très vite, je sens des picotements qui me traversent. Je me sens bien avec moi. Avec elle aussi. Je suis vigilante pour lui laisser sa place et éviter de lui donner des conseils qu’elle ne me demande pas. Me centrer sur elle, sans me perdre dans son rythme qui est rapide, très rapide, bien plus rapide que moi. Je suis vigilante à rester dans le mien pour peut-être l’aider à ralentir. Et déjà, elle a ralenti : elle ne s’assied plus sur le rebord du fauteuil, comme prête à partir. Je sens une forme de détente s’installer, comme une autorisation à se laisser aller, à s’abandonner.

C’est d’ailleurs ce dont elle me parle quand elle me raconte les entretiens annuels avec les managers qu’elle vient de conduire, pour la première fois sur un autre mode, en privilégiant l’écoute. L’écoute d’elle-même dans un premier temps, puisqu’elle a décalé ces entretiens à son retour de vacances, exprimant ainsi son propre besoin de repos, une grande première pour elle ! Oser dire qu’elle aussi peut être vulnérable, fatiguée, est un premier grand pas.

Écoute de soi et de l’autre, cet autre qui a également besoin d’une écoute bienveillante et d’une disponibilité de la part de son manager. Or, comment être disponible et à l’écoute de l’autre quand on est soi-même fatiguée ? Si l’on n’est pas soi-même à l’écoute de soi et de ses besoins ?
Elle a reçu les managers comme prévu, à son retour de vacances. Sur un autre mode, celui de l’écoute. D’habitude c’est elle qui commence en prenant la parole, car elle sait déjà où et comment elle veut qu’ils aillent. Cette fois-ci, elle les écoute, leur demande comment ils vont, ce qui va bien et ce qui est plus compliqué. Elle les écoute. L’entretien est plus paisible, plus facile. Il n’y a plus ce rapport de force qu’elle ressent à chaque fois comme un combat. C’est fluide et ils se donnent rendez-vous pour la semaine d’après afin de planifier la suite, les actions à entreprendre.

Là, assise devant moi, elle raconte, elle relit ; de temps en temps, je clarifie, reformule et la laisse trouver ses solutions. J’entrouvre parfois une porte pour un ailleurs qui pourrait se dessiner ; ou non. Je la trouve belle, lumineuse. Elle a une mine superbe et je remarque combien ce temps de vacances lui a fait du bien. Combien nos précédentes séances ont semé chez elle des graines qui déjà fleurissent, avec ce printemps qui est là. Fin de la séance.

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